Michel-Edouard Leclerc "L'Oréal, Procter, Unilever ont perdu la tête" sur les prix
Certains industriels "avec en tête Procter and Gamble, Unilever, L'Oréal ou dans une moindre mesure Danone" ont "perdu la tête" sur les hausses de prix, a dénoncé jeudi Michel-Edouard Leclerc dans une interview au Figaro, au moment où va entrer en vigueur la réforme de la loi Galland.
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"Certains fournisseurs, dans le bricolage ou l'équipement de la maison, viennent nous voir avec des augmentations acceptables de 1% à 2%. Mais d'autres, avec en tête Procter and Gamble, Unilever, L'Oréal ou dans une moindre mesure Danone (...) veulent augmenter leurs tarifs de 5 à 10%", indique le président des Centres E.Leclerc. "Les hausses les plus importantes concernent les produits d'hygiène, de santé et de beauté. Elles sont en moyenne de 7,5% dans ce secteur", s'indigne-t-il.
"La consigne des centres E.Leclerc est très claire: nos adhérents n'accepteront aucune hausse de prix supérieure à 2%, en gros l'inflation". "Si (ces multinationales) n'acceptent pas d'ici à la mi-février de baisser leurs tarifs ou de les compenser par des ristournes, nous n'hésiterons pas à retirer de nos linéaires certains de leurs produits", ajoute-t-il. Les négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs prévues par la réforme de la loi Galland doivent s'achever à la mi-février.
Cette réforme, qui entre en vigueur au 1er janvier, doit encourager la baisse des prix dans la distribution en abaissant le "seuil de revente à perte" (SRP), qui empêchait les distributeurs de répercuter sur leurs prix certaines ristournes obtenues auprès des fournisseurs. Elle plafonne aussi le montant des avantages financiers ("marges arrière") consentis au distributeur par le fournisseur, qui avaient contribué à l'envolée des prix dans la distribution entre 2001 et 2004.
Cependant, certains industriels penchent plutôt pour des hausses de prix importantes. Ainsi, le ministre des PME et du commerce Renaud Dutreil avait déclaré le 8 décembre que "l'on pouvait s'interroger" sur les intentions de certains industriels qui augmentaient fortement les prix de leurs grandes marques au moment des négociations entre fournisseurs et distributeurs. Le président du directoire de Carrefour Jose Luis Duran s'était étonné dans Le Monde que les industriels proposent "des hausses de tarifs de 4 à 6%".
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